«Dans le football américain, quand une équipe est sur le point de perdre et qu'il ne reste que quelques minutes, elle tente le tout pour le tout et jette le ballon le plus loin possible en espérant qu'un joueur de l'équipe l'attrapera pour marquer un point décisif. C'est la passe dite du «salut Marie», à laquelle John McCain, en politique, a eu maintes fois recours», analyse Mat Welch, auteur de McCain, le mythe du rebelle. La surprenante annonce faite jeudi par le candidat républicain qu'il suspendait sa campagne et ne se rendrait pas au débat prévu avec son rival, Barack Obama, tant qu'un accord ne serait pas trouvé au Congrès sur le plan de sauvetage financier, n'est que la dernière manifestation de cette tactique hasardeuse.
L'imprévisible sénateur a de nouveau changé d'avis, vendredi, en annonçant qu'il se rendra finalement à ce premier débat, qui se déroule au Mississippi, bien que le plan de sauvetage soit dans l'impasse. «Il veut tout simplement faire un spectacle de son patriotisme, car en fait il n'est pas impliqué dans les négociations au Congrès, où il n'a pas voté depuis le mois d'avril», note Welch, en rappelant que le sénateur avait aussi suspendu l'annonce officielle de sa candidature à la présidentielle, en mars 1999, une semaine après l'intervention militaire américaine au Kosovo qu'il soutenait. «Là encore, il s'était posé en patriote, soutenant l'interventionnisme de Bill Clinton alors que la plupart des autres républicains étaient