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Quand Medvedev se poutinise

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Russie. Le Président recourt de plus en plus à la rhétorique ordurière de son Premier ministre.
Medvedev et Poutine le 9 août. (REUTERS)
publié le 27 septembre 2008 à 9h02
(mis à jour le 27 septembre 2008 à 9h02)

Quand la Géorgie «pète les plombs», quand les «avortons» et les «imbéciles» qui la dirigent se lancent dans des «aventures idiotes», la Russie ne va pas se contenter «d'essuyer sa morve sanglante» ni de «tirer à la fronde». Les Géorgiens «devaient s'attendre à en prendre plein la gueule». Ce ne sont pas là des voyous russes qui commentent l'actualité, mais les deux plus hauts personnages de l'Etat, le président Dmitri Medvedev et le Premier ministre Vladimir Poutine, qui, au profit de la récente guerre avec la Géorgie, ont plus que jamais fleuri leurs discours.

De Poutine, on savait déjà que le langage ordurier était une seconde nature. Depuis sa fameuse promesse de «buter les terroristes jusque dans les chiottes» (en 2000), l'ex-président russe s'est illustré par un beau chapelet d'expressions imagées, populaires ou franchement vulgaires. Les amateurs ont surtout remarqué qu'il est souvent question de «morve» dans ses discours. En 2003, après avoir signé un accord sur la frontière russo-ukrainienne, Poutine se demandait pourquoi la Russie ne réussissait pas si bien que l'Union européenne : «C'est parce que, je m'excuse, on bouffe notre morve [expression russe qui signifie faire traîner les choses, ndlr] et on politicaille.»

«Couilles». En mars 2006, tançant ses ministres au sujet de la filière bois, il lançait : «Si nous ne faisons que bouffer notre morve pe