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PORTRAIT

Autriche: Werner Fayman, lisse apparatchik devenu tribun populiste

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Il est arrivé en tête des législatives anticipées hier mais son parti perd 6 points dans ce scrutin marqué par un retour en force de l’extrême droite.
Werner Faymann hier soir. (REUTERS)
par MARC SEMO
publié le 29 septembre 2008 à 7h36
(mis à jour le 29 septembre 2008 à 7h37)

«Je suis pro-européen mais pas béni oui-oui», a repeté tout au long de sa campagne Werner Fayman, 48 ans, le nouveau leader du SPÖ -l'un des plus ancien et respecté parti social-démocrate d'Europe- qui est arrivé en tête des législatives anticipées de dimanche mais son parti perd 6 points dans ce scrutin marqué par un retour en force de l'extrême droite qui triomphe dans les urnes s'affirmant comme la troiséme voire même la seconde force du pays.

Les Autrichiens ont sévèrement sanctionné la coalition gauche-droite, au terme de 20 mois de paralysie gouvernementale.

En martelant les mêmes thèmes de dénonciation «de la dictature de l'UE», ce leader pur produit du sérail social-démocrate viennois, a tenté de «surfer» sur la vague populiste et anti-européenne qui déferle sur l'Autriche. Il a tout juste réussi à se démarquer de son trés impopulaire prédécesseur Alfred Gusenbauer, le chancelier sortant et reprendre l'avantage sur les conservateurs de l'ÖVP partenaires du SPÖ dans la coalition sortante.

«Sa campagne a été ouvertement populiste reprenant des arguments propre à l'extrême droite dans le but de ramener dans le giron social-démocrate un électorat populaire désorienté mais cela n'a marché qu'en partie et il a ainsi sérieusement entamé sa future crédibilité gouvernementale», souligne Mario Telo, professeur de sciences politiques à Bruxelles et spécialiste de la social-démocratie européenne.

Le grand tournant remonte à juin dernier quand Wern