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ANALYSE

Vague antieuropéenne et populiste au scrutin autrichien

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Hier soir à Vienne. (REUTERS)
publié le 29 septembre 2008 à 8h25
(mis à jour le 29 septembre 2008 à 8h25)

Il a tenté de sauver les meubles mais perdu son âme en voulant suivre la nouvelle poussée populiste et antieuropéenne qui déferle sur l'Autriche. Werner Faymann, 48 ans, le nouveau leader du SPÖ, est arrivé en tête des législatives anticipées de dimanche mais son parti perd 6 points dans ce scrutin marqué par un retour en force de l'extrême droite. Il se proclame «proeuropéen mais pas béni-oui-oui», mais c'est en se battant sur les thèmes de dénonciation «de la dictature de l'UE» que ce lisse leader, pur produit du sérail social-démocrate viennois, a réussi à se démarquer du très impopulaire chancelier sortant, Alfred Gusenbauer, et réussi à marquer l'avantage sur les conservateurs de l'ÖVP, partenaires du SPÖ dans la coalition sortante.

Immobilisme. «Sa campagne a été ouvertement populiste, reprenant des arguments propres à l'extrême droite dans le but de ramener dans le giron social-démocrate un électorat populaire désorienté, souligne Mario Telo, professeur de sciences politiques à Bruxelles et spécialiste de la social-démocratie européenne. Il a ainsi sérieusement entamé sa future crédibilité gouvernementale sans pour autant empêcher la remontée de l'extrême droite.» Une extrême droite dont les deux composantes, le FPÖ et le nouveau parti de Jörg Haider (BZÖ), doublent leurs suffrages alors que les électeurs sanctionnaient l'immobilisme de la «grande coalition» droite-gauche au pouvoir depuis vingt mois.

Le grand tournan