La branche bavaroise de la CDU (chrétiens-démocrates) d’Angela Merkel, la CSU, a subi, dimanche, une amère défaite aux élections régionales, perdant 17 points en cinq ans. Pour la première fois depuis 1962, la CSU perd la majorité absolue au parlement régional de Munich, n’obtenant que 43 % des suffrages exprimés. La sanction des électeurs ne profite pas pour autant à la gauche : les Bavarois ont donné leur voix à deux petits partis du camp conservateur. Décryptage.
Que représente la CSU en Allemagne ?
La CSU est la béquille «sud» de la CDU, le parti conservateur d'Angela Merkel. Traditionnellement, les Bavarois votent pour ce parti catholique, défenseur de leurs traditions depuis 1945. Alliée à la CDU, la CSU soutient activement les intérêts de la Bavière jusqu'au sein des ministères à Berlin. Car la Bavière est une valeur sûre pour le camp conservateur. Que le SPD (sociaux-démocrates) rafle le pouvoir dans la région paraît impensable outre-Rhin… De fait, le camp conservateur ne peut guère se passer de la CSU : en 2005, Angela Merkel ne serait pas parvenue au pouvoir sans l'appui bavarois. La CDU (35,2 % aux élections de 2005) n'aurait alors recueilli que 27,8 % des voix. «Lors des trois dernières élections législatives, la CDU a toujours fait moins de 30 %. Elle ne dépassait les 35 % qu'avec l'appui de la CSU», souligne le politologue Franz Walter, interrogé par le quotidien Taz. Dans ces conditions, la perte de la majorité par la CSU en Bavière est très