Il voulait «rompre», rompre avec tout ce qui était la France. «Rupture», avait martelé le candidat Sarkozy, chantant le marché contre l'Etat, l'Amérique contre le gaullisme et l'argent, surtout, contre toutes les réserves qu'il suscite dans un pays façonné tout à la fois par le catholicisme et 1789.
Avec lui, la France allait trouver son Reagan mais, sous lui, la voilà qui revient, maintenant, à ses fondamentaux, dénonçant le laisser-faire et jouant la carte russe pour s'affirmer en acteur de la scène mondiale. Dans un tête-à-queue encore plus spectaculaire que celui de la «pause» mitterrandienne de 1982, la France ferme une parenthèse américaine mais l'important n'est pas que son président se soit aussi lourdement trompé dans ses premiers choix.
Nicolas Sarkozy avait entamé son mandat dans un total contre-cycle. Il n'avait pas plus vu s'épuiser le modèle libéral que vaciller l'hyperpuissance américaine. On peut le lui rappeler. La gauche a raison de le faire mais l'important est que la France pourrait bien trouver, dans ce tournant, la chance d'affirmer une centralité politique, européenne et internationale. Il y faudra plus de diplomatie que d'impulsivité, plus de vraie vision que de calculs intérieurs, mais Nicolas Sarkozy vient, c'est un fait, d'avancer plusieurs propositions dont il n'est pas exclu qu'elles prennent forme tant elles répondent aux besoins de l'heure. Quand il appelle à une «remise à plat» de tout le système monétaire int