Le célèbre commentateur républicain Rush Limbaugh a bien résumé hier les raisons profondes de la rébellion des républicains du Congrès. «Je ne devrais pas dire ça, mais je le dis quand même : que le marché aille se faire foutre […]. Quand le gouvernement échoue à passer une loi socialiste et que les marchés s'effondrent, eh bien qu'ils s'effondrent !»
Pendant ce temps-là, l’Amérique malade retient son souffle. Après l’échec de lundi, les négociations sur le plan de sauvetage de Wall Street ont repris hier, et une nouvelle version pourrait être soumise bientôt à l’approbation du Congrès. En raison du nouvel an juif, qu’observent de nombreux parlementaires et certains négociateurs, une nouvelle mouture ne pourra être portée aux voix que demain au plus tôt. Le sénat devra ensuite s’exprimer.
Frondeurs. La rébellion de lundi a surtout été menée par l'aile républicaine de la Chambre, dont un tiers seulement a approuvé le plan de sauvetage de 700 milliards de dollars (497 milliards d'euros). Mais seulement les deux tiers des démocrates - majoritaires à la Chambre (233 sièges, contre 202 pour les républicains) - ont voté pour ce projet en négociation depuis dix jours, à qui il a manqué 12 voix pour être adopté. La pression populaire a joué un grand rôle sur les frondeurs des deux bords (lire ci-dessus), qui se situent politiquement aux extrêmes des deux partis. Les démocrates rebelles estiment qu'aider Wall Street sans s'occuper des Américains qui perdent leurs maisons