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Analyse

Brigades du Sahwa : de la bannière étoilée à l’armée nationale

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publié le 3 octobre 2008 à 6h51

Les 54 000 miliciens des brigades du Sahwa («réveil» en arabe) de la région de Bagdad combattent depuis mercredi sous le drapeau irakien. Forces supplétives de l’armée américaine, ces brigades, très majoritairement sunnites, ont joué un rôle considérable dans la lutte contre Al-Qaeda. Elles ont ainsi permis depuis environ un an une amélioration sensible de la sécurité dans les provinces sunnites de l’Irak et dans la capitale, Bagdad. Le niveau de violences y est à son plus bas niveau depuis quatre ans.

Dès le 31 octobre, les Sahwas toucheront un premier salaire du gouvernement de Bagdad. Jusqu'à présent, leurs rémunérations étaient assurées par l'armée américaine, à raison de 300 dollars (217 euros) par combattant, soit environ 16 millions de dollars (11,5 millions d'euros) par mois. Environ 50 000 autres membres des brigades du Sahwa, répartis dans les provinces du nord et du centre de l'Irak, seront transférés «progressivement» sous le contrôle du gouvernement de Nouri al-Maliki.

«Réconciliation». Cette passation des pouvoirs est un élément clé dans la stratégie américaine de désengagement de l'Irak. C'est en septembre 2006 que les chefs de tribus sunnites de la province occidentale d'Al-Anbar, souvent achetés et «retournés» par les Américains, ont mis sur pied les brigades du Sahwa. La région est alors très largement acquise à la rébellion et les groupes liés à Al-Qaeda y pullulent. La violence extrême de ces derniers sera aussi une des raisons qui permettront