Zhu Jiajing, père d’un fils unique de 8 mois, chauffeur dans la province du Hebei.
Cela fait douze jours que j’attends. Mon fils est dans une chambre de l’hôpital des enfants de Pékin avec sept autres bébés, sa mère passe ses jours et ses nuits avec lui. Il est tombé malade début septembre, avec de grosses fièvres qu’on n’expliquait pas. Mais les médecins de l’hôpital de ma petite ville ne me disaient pas ce qu’il avait, seulement que c’était très grave. Lorsque j’ai appris le scandale du lait à la télévision, je me suis affolé. Depuis sa naissance, mon garçon a bu les trois marques de lait dont on a parlé, Sanlu, Shengyuan et Yashili.
Je l’ai aussitôt emmené à l’hôpital des enfants de Pékin, où il y avait déjà une foule immense, et pas de place. Il a fallu attendre. Les parents qui n’avaient pas d’argent attendaient à l’extérieur. On l’a examiné gratuitement, mais contrairement à ce qu’a annoncé le gouvernement, il a fallu payer d’avance l’hospitalisation, 8 000 yuans (environ 800 euros). Je me demande ce qui arrive aux parents qui ne peuvent pas payer. Je suis très très inquiet, car on ne me dit pas clairement ce qu’il a. Au début, il était dans une chambre double, maintenant ils sont huit dans la même chambre, l’hôpital est bondé.
Douze jours, c’est très long. Je ne sais pas quoi faire en dehors des heures de visites et tout cela me coûte très cher. Je ne travaille plus, mon salaire de septembre va être maigre. J’ai déjà payé 10 000 yuans (1000 euros) à l’hô