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Libération

Pékin espionnerait les usagers de Skype

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publié le 6 octobre 2008 à 6h51

Skype est un outil magique, qui permet de tchatter ou de téléphoner gratuitement depuis son ordinateur. Filiale de eBay, Skype promet théoriquement de «protéger les usagers des écoutes illégales». Ce bienfaiteur des internautes, via son associé local de Hongkong, TOM Online, recense 69 millions d'adeptes en Chine. Et là, ça se complique.

Des chercheurs canadiens de l'université de Toronto ont révélé que TOM Online «censure et enregistre les messages contenant des mots-clés sensibles et pourrait se livrer à une surveillance plus ciblée». Les conversations écrites seraient filtrées grâce à une liste de mots tels que «Falungong» (secte opposée au Parti communiste chinois), «indépendance de Taïwan», et plus récemment, en raison du scandale sur le lait contaminé, «lait en poudre». Les mots interdits envoient automatiquement les messages à un serveur chinois, qui est en mesure d'identifier les tchatteurs et leurs correspondants, même à l'étranger. Il suffit que l'un d'eux utilise TOM-Skype.

En deux mois, 166 000 messages envoyés par 44 000 correspondants auraient ainsi été censurés et archivés, selon le Citizen Lab de Toronto. Les chercheurs ont eu accès à une banque de données contenant un million de messages, non sécurisée et «accessible au grand public». Ils ne savent pas à qui profite le crime, qui n'en est pas un en Chine, mais soupçonnent la cyberpolice chinoise. Des études évaluent à 30 000 le nombre des policiers du «grand pare-feu d