Andrew Bacevich, ex-militaire devenu historien à l'université de Boston, se décrit comme un «conservateur catholique». A l'instar de nombreux républicains «réalistes» révulsés par la politique de Bush et qui viennent de créer «Republicans for Obama» (les républicains pour Obama), Bacevich appelle à voter démocrate. Pour cet ancien colonel de 61 ans, vétéran du Vietnam et de la première guerre du Golfe, «Obama est certes un démocrate libéral, et non un conservateur… mais c'est le candidat qui a été le plus clair dans son opposition à la guerre d'Irak, à laquelle il a promis de mettre un terme». Obama a été l'un des premiersà s'opposer à cette guerre : un parti pris qui a contribué à sa victoire aux primaires.
Andrew Bacevich a perdu son fils l'an dernier en Irak. Le soldat a été tué dans un attentat-suicide. Il s'était engagé en dépit de l'opposition de son père à cette guerre, que ce dernier qualifie d'«immorale» et de «stupide». «La guerre d'Irak est vraiment la pierre angulaire de cette présidentielle, qui sera un référendum sur la légitimité de ce conflit. Si Obama l'emporte, sa victoire a de grandes chances de susciter un débat national salutaire sur la nouvelle direction que doit prendre notre politique étrangère.»
Ce diplômé de l'académie militaire de West Point aime le franc-parler. Pour lui, les Etats-Unis sont une puissance «impériale». Il compare l'aventurismeen Irak et en Afghanistan à celui des troupes