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Libération

Minsk fait monter les enchères entre Moscou et l’Europe

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publié le 7 octobre 2008 à 6h51

Le grand poker biélorusse continue : Vladimir Poutine était hier à Minsk pour tenter de remettre le très fantasque Alexandre Loukachenko dans le sillon russe. Mais les Européens poursuivent aussi leurs avances : pour la première fois depuis 2006, les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne ont invité leur collègue biélorusse, Sergueï Martynov, à les rencontrer, le 13 octobre à Luxembourg. Les Européens voudraient dissuader Loukachenko de reconnaître l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud, les deux provinces géorgiennes qui ont fait sécession avec l’appui de la Russie.

«Marchander». A l'inverse, Moscou supporte très mal que Minsk, censé former une «union étatique» avec la Russie, ne l'ait pas encore suivie dans la reconnaissance des deux nouveaux «Etats» autoproclamés. Moscou voudrait même convaincre Minsk de les inclure dans cette union russo-biélorusse. En réponse au bouclier antimissile américain projeté en Pologne et République tchèque, Moscou envisage aussi de déployer son propre système de défense antimissile en Biélorussie. Pour cela, Poutine s'est déplacé hier en personne à Minsk, afin de «marchander» directement avec Alexandre Loukachenko, ironisait hier le quotidien russe Kommersant.

«Nous n'avons jamais marchandé et ne marchanderons jamais l'amitié avec les Russes», a assuré hier Loukachenko à son hôte, jurant vouloir aussi «donner une impulsion supplémentaire à nos relations», mais se gardant encore une fois de céder trop v