La Thaïlande «au bord de l'anarchie», titre le Bangkok Post. Ce mercredi, au lendemain de violences politiques qui ont fait deux morts et 443 blessés, des soldats patrouillent dans les rues de la capitale et la police a renforcé la sécurité autour de la résidence du premier ministre Somchai Wongsawat. De petits groupes de militaires, en tenue anti-émeutes mais non armés, sont, eux, déployés autour de bâtiments officiels, notamment du Parlement, théâtre des affrontements de mardi.
Le ministère de la Santé a actualisé le bilan des victimes: deux morts - un homme et une femme - et 443 blessés, dont huit ont dû être amputés. Vingt policiers figurent parmi les blessés. Les manifestants antigouvernementaux rejettent la responsabilité des violences sur la police qui a fait abondamment usage de gaz lacrymogènes et de grenades fumigènes, souvent en tirs tendus, tandis que les autorités accusent des opposants d’avoir utilisé des armes à feu.
La coalition d'opposition, l'«Alliance du peuple pour la démocratie» (PAD), reste malgré tout déterminée à faire tomber tout gouvernement comprenant des alliés du dirigeant déchu Thaksin Shinawatra, beau-frère de l'actuel premier ministre Somchai. Selon un des leaders de la PAD, Somsak Kosaikuk, «ce gouvernement n'est pas légitime. Ce sont des tyrans. Ils affirment vouloir la réconciliation nationale mais ils sont responsables du conflit».
La Thaïlande reste profondément divisée entre partisans et adversaires de Thaksin, puissant ho