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Libération
Interview

«Les débats servent principalement à décider les 8 % d’indécis»

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Mitchell McKinney, professeur de communication politique.
publié le 8 octobre 2008 à 6h51

Les deux candidats à la Maison Blanche, le républicain John McCain et le démocrate Barack Obama, devaient s’affronter à nouveau la nuit dernière au cours d’un débat, le deuxième et avant-dernier avant les présidentielles du 4 novembre. Mitchell McKinney, professeur de communication politique à l’université du Kansas, est un expert des débats présidentiels.

Les débats influencent-ils réellement l’opinion ?

La grande majorité des gens qui regardent les débats télévisés sont déjà décidés et ne vont pas changer d’avis quoi que dise ou fasse leur candidat. Ils ne font que renforcer leurs convictions. Les débats servent donc principalement à décider les indécis, dont la proportion tourne autour de 8 % en ce moment, un peu plus dans les Etats clés.

L’attente avant les débats n’est-elle pas toujours plus élevée que le résultat ?

Les gens en attendent beaucoup car les médias en font une promotion tonitruante. Et dans ce pays il y a désormais un énorme éventail de médias politiques qui tambourinent chacun de leur côté pour leur candidat. Les débats sont ainsi souvent présentés comme des événements dramatiques, des matchs de boxe avec KO potentiels.

Et ça n’est jamais arrivé ?

Non. Il n’y a jamais eu de moment dramatique qui décide d’une élection. Mais il y a des situations où un candidat est subtilement perçu comme plus présidentiel que son rival, et au bout de deux ou trois débats, un mouvement d’opinion à son sujet s’affirme lentement. L’un des débats les plus décisifs a eu lieu en 1980, une semaine avant l’élection. Il opposait le président Jimmy Carter au gouverneur républicain de Californie, Ronald Reagan, qui avait jusqu’alors la réputat