Le comité Nobel a fait «le bon choix» préconisé par Pékin. Ni Hu Jia ni son ami l’avocat Gao Zhisheng, persécutés pour leur combat pour les droits humains, l’environnement et le sida, n’ont obtenu le prix qui leur aurait donné, sinon la liberté, du moins la reconnaissance et la notoriété. Leurs soutiens avaient espéré que 2008 ne resterait pas seulement l’année des Jeux olympiques triomphants pour la Chine, mais aussi celle des promesses non tenues sur les libertés individuelles et le droit d’expression.
Hu Jia, 35 ans, purge une peine de trois ans et demi de prison à Jianjin, à une centaine de kilomètres de Pékin, pour avoir accordé des entretiens à la presse avant les JO. «Un crime», dans son pays. «Tout le monde sait quelle sorte d'homme est Hu Jia, avait déclaré jeudi le ministère des Affaires étrangères chinois, un criminel qui a été condamné à la détention pour incitation à la subversion du pouvoir de l'Etat… Si le prix Nobel de la paix était décerné à une telle personne, ce serait une grossière ingérence dans les affaires intérieures de la Chine comme dans notre système judiciaire indépendant.» Dix ans après l'attribution du Nobel de la paix au dalaï-lama, Pékin a critiqué «certains choix du passé» du comité, sans les citer.
Selon le CHRD (Chinese Human Rights Defenders, association basée à Hongkong), Hu Jia, qui souffre d’une hépatite, poursuit son action dans la prison de Chaobai, dénonçant les traitements humiliants infligés aux détenus. S