Le président ukrainien, Viktor Iouchtchenko, en annonçant la semaine dernière la dissolution du Parlement, cherchait à se débarrasser de sa grande rivale, Ioulia Timochenko, pour récupérer son ascendant sur la scène politique ukrainienne.
Depuis plusieurs semaines, les accusations n'ont cessé de pleuvoir sur la dame, «populiste»,«assoiffée de pouvoir», ou encore vendue à Moscou, selon ses détracteurs. Mais il en faudra plus pour déboulonner Ioulia : cette dernière, d'abord sonnée par l'annonce de la dissolution, s'est lancée dans une vaste campagne médiatique, politique et judiciaire pour s'opposer à tout prix à la tenue d'élections législatives anticipées.
Lassitude. Samedi, un tribunal de Kiev, saisi par son parti, le Bloc Ioulia Timochenko (Biout), a suspendu le décret pris par le Président, retardant l'organisation des législatives anticipées le temps que soit étudié le recours des pro-Timochenko. Celle-ci joue la carte du droit et de la raison alors que depuis l'annonce du Président les critiques pleuvent sur cette dissolution. Selon la presse ukrainienne, un nouveau round électoral replongera le pays dans la crise au moment où des négociations avec l'Otan et l'Union européenne sont en cours.
Ces troisièmes législatives en trois ans confirment la crise politique chronique dans laquelle l’Ukraine s’enfonce depuis 2004, et devront tenir compte d’un facteur incontournable : la lassitude exprimée par les électeurs. En coulisses, pourtant, tou