Atmosphère de siège chez les Barghouti. L'escalier qui mène à la porte d'entrée est jonché de verre brisé, toutes les vitres de la maison de deux étages ont volé en éclats. Walid, ses fils et plusieurs amis et cousins tuent le temps en fumant des cigarettes. Malgré le retour au calme, après les affrontements entre Juifs et Arabes qui ont secoué leur quartier, en fin de semaine dernière, ils ne veulent pas sortir. «Je ne bouge pas d'ici. J'ai peur qu'ils reviennent pour incendier la maison», explique Walid, qui a plaqué les meubles du salon contre une fenêtre béante pour se protéger des jets de cocktails Molotov. «Je vis ici depuis vingt ans. Je n'ai jamais eu de problèmes avec mes voisins juifs. Le problème ce sont les extrémistes qui sont venus s'installer ici ces dernières années et qui ne savent pas ce que ça veut dire que de vivre en paix», ajoute-t-il.
«Mort aux Juifs». A quelques centaines de mètres de là, Sarah Klein, 64 ans, fait les cent pas devant chez elle malgré l'heure tardive. «Je ne peux pas dormir, pas manger, rien faire. Je suis encore en état de choc. Ils étaient plusieurs centaines, cagoulés, armés de haches et de massues. Ils sont passés devant chez moi en criant "Allah Akbar" et "Mort aux Juifs"», raconte-t-elle. «Nous vivions tous ensemble en bonne entente. J'allais toujours faire mes courses chez les commerçants arabes du quartier. C'est une catastrophe», ajoute-t-elle.
Les violences ont débuté dans la nuit de mercredi