A l’exception des journaux locaux, l’événement est passé inaperçu : le 4 juillet, l’Angela, un cargo battant pavillon de Gibraltar fait l’objet d’une fouille approfondie dans le port bulgare de Varna où il a fait escale. Apparement, les services bulgares sont en possession d’informations sérieuses. Dans deux containers, policiers et douaniers découvrent des tubes en métal à usage dual, à la fois civil et militaire, produits en Russie. Les rainures des deux côtés des tubes donnent à penser qu’il s’agit de pièces destinées à l’assemblage de missiles. Ce qui ne correspond en rien à la cargaison mentionnée par le livre de bord.
Missiles. Selon une source proche de l'enquête, jointe au téléphone, les papiers du bateau indiquent qu'il vient d'Ukraine et doit se rendre à Port-Said (Egypte), via la Bulgarie, la Roumanie, la Turquie. Interrogé pendant dix-sept heures, le capitaine, un Lituanien, finira par avouer que la destination du bateau était Lattaquié, l'un des principaux ports syriens. L'Angela a fini par repartir, l'équipage n'étant pas jugé responsable de son chargement. Huit des soixantes containers ont cependant été gardés par les douanes bulgares.
Pourquoi une telle livraison clandestine alors que Moscou et Damas sont liés par des accords de coopération militaire, la flotte russe disposant même d’une base navale à Tartous, le second port syrien ? A moins que la destination finale du matériel saisi à Varna ne soit pas la Syrie. Selon des sources mil