«Quand l'accusé est noir et la victime blanche, la probabilité que la peine de mort soit imposée est plus grande. Quand la victime est un policier blanc, l'accusé n'a presque aucune chance.» Cette phrase signée d'une membre du comité de soutien à Troy Davis date du 23 septembre. Elle risque d'être prémonitoire. Ce mardi, la Cour suprême américaine a rejeté le dernier recours de cet Américain noir condamné à mort en Géorgie pour le meurtre d'un policier blanc.
Il clame son innocence mais son exécution est désormais imminente. Sa dernière chance d’échapper à l’injection mortelle repose désormais sur les épaules du comité des grâces de Géorgie, seul habilité à la clémence mais qui avait déjà refusé de suspendre l’exécution de Troy Davis en septembre.
Le 23 septembre, la Cour suprême avait prononcé un sursis, deux heures avant l’exécution du condamné à mort de 39 ans, dont 17 dans le couloir de la mort. Les neuf sages souhaitaient prendre le temps de décider s’ils se saisissaient ou non de son appel pour l’organisation d’un nouveau procès. L’appel demandait aux juges s’il était constitutionnel d’exécuter un innocent quand celui-ci apportait des éléments nouveaux et solides démontrant qu’il n’est pas coupable.
Troy Davis a été condamné à mort en 1991 pour le meurtre d’un jeune policier de 27 ans, abattu de nuit lors d’une altercation en août 1989 sur le parking d’un fast-food, à Savannah en Géorgie sur la base de neuf témoignages, dont sept se sont depuis dédits. Il n’a jam