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Libération

La réinvention de l’Europe

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publié le 15 octobre 2008 à 6h51

Ce n’est pas l’Amérique qui a calmé la tempête financière. C’est un drôle de machin nommé Europe qui l’a fait, un conglomérat de 27 nations en panne institutionnelle, mal aimé de ses propres citoyens et dont on disait, à l’envi, qu’il ne serait jamais rien d’autre qu’une zone de libre-échange. Dans cette crise, non seulement l’Union a su agir et s’affirmer mais elle y est parvenue juste après avoir trouvé un consensus, rapide et sage, lors du conflit géorgien.

Ce consensus a ouvert la voie à des négociations sur la constitution d’un partenariat, économique et politique, avec la Fédération de Russie et, pour peu qu’elle réussisse à les faire aboutir, l’Union européenne pourrait, maintenant, transformer l’essai. Première économie du monde et colonne vertébrale d’un continent dont la partie orientale regorge de matières premières, l’Union européenne pourrait alors devenir un acteur majeur de la scène internationale, à l’égal des Etats-Unis, voire en tête du peloton.

Ce n’est pas fait ? Non, cela reste à faire. Bien des conditions restent à remplir mais, outre que les 27 ont marqué de grands points en deux mois et que l’Amérique mettra du temps à se remettre de Georges Bush, l’Union vient de valider, dans l’épreuve, les méandres de sa construction.

Les eurosceptiques disaient qu’elle se condamnait en se dotant d’une monnaie unique et d’une Banque centrale indépendante avant de disposer des moyens de coordonner, au moins, les politiques menées par les pays de l’euro. Ils n’avaient p