C’est un secret de polichinelle, à Abidjan comme au siège de l’ONU, à New York. Prévu pour le 30 novembre, le scrutin présidentiel va être reporté une énième fois en Côte-d’Ivoire. Il pourrait avoir lieu au premier trimestre 2009, à condition que tous les acteurs locaux le souhaitent.
Quelles sont les raisons de ce nouveau report ?
Pour tenter de sortir de la crise qui secoue cette ancienne colonie française depuis le début de la décennie, il faut organiser des élections transparentes et irréfutables. L'une des conditions sine qua non passe par la réfection des listes électorales, datant de 2000, en y intégrant tous les jeunes âgés de plus de 18 ans, ainsi que tous ces Ivoiriens, souvent originaires du Nord, privés de papier, car soupçonnés par leurs «frères» du Sud d'être des étrangers. Ce processus est long et complexe : on estime que 9 millions de personnes sont concernées sur une population totale de près de 20 millions. La réfection des listes a été confiée à une entreprise française, la Sagem, qui a pris beaucoup de retard. Les problèmes techniques se conjuguent à la volonté chez certains d'entraver le processus. La mission de l'ONU en Côte-d'Ivoire (Onuci) a ainsi fait part, le 10 octobre, de son inquiétude face aux incidents «sporadiques» qui émaillent l'enregistrement des électeurs, notamment à Abidjan.
Qui a peur des élections ?
Depuis la signature des accords de Marcoussis, en janvier 2003, qui prévoyaient de nouvelles élections, celles-ci