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Libération
Interview

«Le sectarisme anti-Noir reste ancré mais ne domine pas la campagne»

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Peter Beinart, politologue, dédramatise l’importance du facteur racial :
publié le 17 octobre 2008 à 6h51

Peter Beinart est chercheur pour le Council on Foreign Relations, centre de réflexion indépendant sur les affaires étrangères, à Washington.

Quelle est l’influence du facteur racial dans cette élection ?

Il est toujours important en Amérique mais, aujourd’hui, il joue dans les deux sens. Les Afro-Américains soutiennent traditionnellement le candidat démocrate à la présidentielle mais, cette année, c’est quasiment 100 % d’entre eux qui vont le faire. A la vue des premiers indices, on attend une participation extraordinairement élevée des Afro-Américains au scrutin. Ce qui va aider Barack Obama. En revanche, le handicap viendra des électeurs blancs les plus âgés et les moins éduqués, qui auraient pu voter pour un candidat démocrate, mais qui hésitent à cause de la couleur de sa peau.

Les attaques des républicains jouent sur cette peur. Le racisme est latent dans leurs sous-entendus…

Le stéréotype que les républicains essaient de projeter sur Barack Obama est différent du cliché traditionnel sur l’Afro-Américain stipendié comme violent, paresseux, militant, assisté, criminel, dangereux. Ce cliché des années 70, que l’on a pu voir à l’œuvre contre Jesse Jackson, est enraciné dans la culture américaine. L’image que les républicains essaient de coller au candidat démocrate est celle de quelqu’un de trop exotique, cosmopolite, pas enraciné en Amérique, trop intellectuel… Ce qui nous rapproche de certains stéréotypes sur les Juifs. Les républicains se servent de son histoi