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Portrait

Israël : un Français aux oubliettes

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Détenu depuis 2005, ce Franco-Palestinien a été condamné sans preuves en avril. Le Quai d'Orsay et l'Elysée restent muets.
publié le 18 octobre 2008 à 6h51

Qui a entendu parler de Salah Hamouri ? Quasiment personne. Pourtant, ce Franco-Palestinien de 23 ans est emprisonné depuis trois ans et demi en Israël, où il a été condamné à une lourde peine (sept ans) par un tribunal militaire, sans aucune preuve matérielle. En revanche, le cas Hamouri est bien connu des autorités françaises, alertées par la famille du jeune homme et par plusieurs parlementaires, mais peu pressées, semble-t-il, de soulever le problème auprès de l’Etat d’Israël. En désespoir de cause, sa famille et ses proches ont décidé de lancer une campagne afin d’obtenir sa libération.

Salah Hamouri a été arrêté le 13 mars 2005 sur la route de Ramallah. Deux heures plus tard, la police israélienne retournait l'appartement de ses parents, à Jérusalem-Est, à la recherche de preuves. «Ils ont tout retourné, saisi le disque dur de son ordinateur. Ils sont allés jusqu'à démonter les lavabos», se souvient Denise Hamouri, la mère de l'étudiant en sociologie de l'université de Bethléem. Pendant que son fils est détenu pendant trois mois à la prison de la Moskobieh, à Jérusalem, elle apprend dans la presse qu'il est censé avoir participé à un complot visant à assassiner le rabbin Ovadia Yossef, chef spirituel du parti Shas (ultra-orthodoxe séfarade). Il est aussi accusé d'appartenir au FPLP. Pendant les trois années qui suivent, Salah Hamouri est maintenu en détention administrative, comme la grande majorité des 11 600 prisonniers palestiniens, c'est-à-dire sans supervisi