Menu
Libération

«Joe» le taxé plombe McCain

Article réservé aux abonnés
publié le 18 octobre 2008 à 6h51
(mis à jour le 18 octobre 2008 à 6h51)

«Joe le plombier» était presque parfait… Il est né à la vie cathodique, mercredi soir, lors du dernier débat télévisé opposant Barack Obama et John McCain avant la présidentielle du 4 novembre. S'adressant à cet électeur de l'Ohio, Joe Wurzelbacher, venu apostropher le candidat démocrate lors d'un meeting à Toledo sur l'effet de son plan fiscal sur la petite entreprise qui l'emploie, John McCain lance à la caméra : «Vous savez quoi Joe? Vous paierez plus d'impôts si Barack Obama est élu !» Le candidat républicain rayonne, il a enfin décoché une flèche empoisonnée. Les journaux ont raconté l'inquiétude de Joe qui veut «acheter l'entreprise qui fait 250 000 à 280 000 dollars [186 000 euros à 208 000 euros, ndlr] par an» de chiffre d'affaires et pour laquelle il travaille. Il a peur que le démocrate brise son «rêve américain». Barack Obama, placide, oppose au plombier de l'Ohio : «Joe, je crois qu'il est bon de redistribuer la richesse.»

Joe est devenu le clou de la soirée, les deux candidats citent son nom à 25 reprises. Avec sa boule à zéro et sa carrure de camionneur, il incarne en un instant le représentant de la classe laborieuse. Tout ce que l'Amérique compte de reporters se met aussitôt en chasse pour trouver Joe le plombier. Sur la pelouse devant sa maison de l'Ohio, dans son intérieur si américain en compagnie de son chien, Joe pose et fait part au pays de ses idées à quatre sous. Non, ça ne le dérange pas d'être surnommé Joe le plomb