Les discussions de Genève entre Russes et Géorgiens sous l’égide de l’Union Européenne, de l’ONU et l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) ont capoté dès le début, mercredi, et la prochaine session aura lieu dans un mois. Thorniké Gordadze, directeur de l’observatoire du Caucase basé à Bakou (Azerbaïdjan) filiale de l’IFEA (Institut français d’études anatoliennes, à Istanbul) revient sur cette crise et ses enjeux.
Peut-on imaginer que la Géorgie recouvre un jour l’intégrité de son territoire ?
L'intégrité territoriale a toujours été la priorité de tous les régimes en Géorgie et à plusieurs reprises le président Mikhaïl Saakachvili lui-même a reconnu que s'il fallait choisir entre celle-ci et l'entrée dans l'Otan, l'intégrité territoriale était la priorité. La conférence de Genève, dont la première session le 15 octobre a aussitôt capoté, est seulement le début d'un processus qui va être très long. Les positions des parties - Russes d'un côté et Géorgiens de l'autre - sont totalement opposées. Le processus de paix n'existe plus et le seul document qui existe, ce sont les six points négociés en août au cœur de la crise par Nicolas Sarkozy qui ne font pas mention de l'intégrité territoriale géorgienne. Les Géorgiens ont leurs conditions : le retour des réfugiés et l'organisation d'élections. La question du statut de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud [provinces séparatistes dont les déclarations unilatérales d'indépendance ont été encouragées