Après des mois d’affrontements parfois violents, gouvernement et opposition ont trouvé une porte de sortie en Bolivie. Les deux parties ont conclu un accord lundi pour permettre la tenue d’un référendum sur un projet de nouvelle Constitution défendue par le chef de l’Etat Evo Morales.
Le pouvoir central se heurtait jusqu’ici à l’hostilité des gouverneurs libéraux des régions prospères opposés au projet de Constitution de Morales qui prévoit une redistribution en faveur des communautés indigènes, dont il est lui-même issu.
La crise avait débouché en septembre sur des affrontements qui ont fait au moins 18 morts, laissant planer le risque d’une guerre civile dans ce pays de 10 millions d’habitants, le plus pauvre d’Amérique du sud.
Pour parvenir à cet accord, Morales a dû renoncer à la possibilité de se représenter pour un deuxième mandat dans le cadre de la nouvelle Constitution, cédant à une des exigences de l’opposition. Cette proposition implique qu’après l’approbation éventuelle du nouveau texte, il remettrait son mandat en jeu en 2009. Il pourrait alors être reconduit dans ses fonctions jusqu’en 2014 mais ne briguerait ensuite pas de nouveau mandat.
Pour que la loi sur la convocation du référendum soit approuvée, il est nécessaire d’obtenir deux tiers des votes (105 de 157 sièges) au Congrès, où le parti gouvernemental, le Mouvement vers le socialisme (MAS) ne possède que la majorité simple avec 84 sièges, contre 73 pour l’opposition libérale.
Le vice-président Álvaro García