Un matin, fin 2006, un des principaux conseillers de Dominique de Villepin, qui était alors Premier ministre, m’a invité pour le petit déjeuner dans ses bureaux aux Invalides. J’étais un peu hésitant, ayant assisté précédemment à d’autres petits déjeuners dans les salons ministériels où, avec quelques douzaines d’autres journalistes étrangers, nous nous étions fait quelque peu sermonner sur notre manière de traiter la France dans les médias.
Mais il se trouva que c'était un tête-à-tête, et une fois passées les civilités et les pains au chocolat, on aborda le sujet du jour, à savoir les élections américaines. Qui, d'après moi, avait les meilleures chances de devenir le prochain président ? Voilà la question qui m'a été posée par ce haut fonctionnaire. Cela se situait bien avant «Joe le plombier» (cf. Libération du 18 octobre), avant Sarah Palin, avant les primaires du New Hampshire, le caucus en Iowa (réunion des délégués qui marque le début des primaires), à une époque où plus d'une douzaine de personnes se déclaraient candidates pour la course aux présidentielles.
Ayant passé la majeure partie de ma carrière en dehors des Etats-Unis, la politique intérieure américaine n'est pas ma priorité au quotidien. Mais je venais juste de lire un article de fond dans Time sur un type originaire de Chicago : Barack Obama. Or j'ai grandi à Chicago et je sais que là-bas, on ne rigole pas avec la politique. Et surtout, Obama avait un parcours très intéressant. Aussi, j'envo