Menu
Libération
Reportage

Les GI répètent les mêmes erreurs

Article réservé aux abonnés
Afghanistan. La population s’en prend aux méthodes brutales des soldats, déjà contestées en Irak.
publié le 21 octobre 2008 à 6h53
(mis à jour le 21 octobre 2008 à 6h53)

Un éclair dans la nuit, une déflagration, les soldats courent se mettre à l'abri. Commence la version moderne du combat légendaire entre David et Goliath : une roquette vient de frapper la petite base d'Airborn, sous commandement américain, qui accueille aussi des militaires français et afghans, près de Meïdanshahr, à une quarantaine de kilomètres de Kaboul. De fabrication chinoise, la fusée, lancée à plusieurs kilomètres de distance, sans doute à partir d'un affût artisanal posé sur une grosse pierre, a quasiment la précision d'une fronde. Elle ne fera pas de victime. Vingt minutes plus tard, l'artillerie américaine commence à riposter. A sa manière. Pas moins de 60 obus, tirés par-dessus la montagne, si bien qu'on ne les voit pas exploser. Ils sont supposés frapper le chemin emprunté par les talibans.«J'ai l'impression que nos amis américains font du collatéral», lance un officier français. En clair, le bombardement risque de toucher des villages afghans, nombreux dans cette région.

«Regarde ce porc». L'armée américaine en Afghanistan, c'est d'abord la démesure : quelque soixante obus en réplique à une seule roquette. Tout est à cette image, renforcée par celles des bases, immenses, où l'on a l'impression d'être aux Etats-Unis. C'est ensuite l'art de se faire détester par la plus grande partie de la population, notamment à cause des bombardements sans discernement qui ont tué des centaines de civils. «L'autre jour, un militaire américain allait