Ce n'était qu'un vœu pontifical. Il a de nouveau compliqué les rapports déjà difficiles entre Israël, le Vatican et les communautés juives. Il compromet, aussi, une visite de Benoît XVI à Jérusalem. En souhaitant, le 9 octobre, jour du cinquantième anniversaire de la mort de Pie XII, que celui-ci soit béatifié, le pape a en effet ravivé la polémique qui entoure depuis près d'un demi-siècle la figure très controversée de ce prédécesseur, désigné par ses détracteurs comme le «pape de Hitler» - à la suite de la publication en 1963 de la pièce de théâtre le Vicaire écrite par Rolf Hochhut. Eugenio Pacelli, pape de 1939 à 1958, est en effet sur la voie de la sainteté. Ses partisans plaident sa cause depuis plusieurs années. En 2007, la congrégation chargée des béatifications a reconnu ses «vertus héroïques». Il ne manque plus que la signature de Joseph Ratzinger sur le décret de béatification pour officialiser la promotion spirituelle de Eugenio Pacelli. «Pie XII a agi en silence pour pouvoir sauver le plus grand nombre de Juifs», a affirmé Benoît XVI, lors d'un synode réuni à Rome le 9 octobre, précisant qu'il fut «un grand serviteur de la paix» et «un précurseur du concile Vatican II».
«Bienveillance». Invité exceptionnel de la réunion épiscopale à Rome pour évoquer le rôle des Ecritures dans l'hébraïsme, Shera Yshuv Cohen, rabbin de Haïfa, avait trois jours plus tôt déclaré devant les journalistes : «Nou