La dernière fois que la Virginie a voté démocrate, c'était en 1964, lorsque la ségrégation existait encore. Alors évidemment, ça fait tout drôle à Mary Johnson, 74 ans, de voir Barack Obama acclamé par une bonne dizaine de milliers de Virginiens réunis cet après-midi-là sur les étendues herbeuses du champ de foire de Leesburg, au milieu duquel a été dressée une estrade décorée avec une banderole si.glée : «Le changement dont on a besoin.»
Portefeuille. «C'est vraiment très inattendu», dit simplement la retraitée qui marche difficilement, mais qui a tout de même tenu à faire le déplacement mercredi pour jauger de visu «le prochain président des Etats-Unis».«Certaines personnes ont fait la queue sept heures durant pour assister au meeting», s'exclame une jeune volontaire de la campagne. Beaucoup ont pris un jour de congé pour ne pas rater cette occasion. La foule enthousiaste qui inonde les pâturages vallonnés est très mélangée. Rien à voir avec les rassemblements presque exclusivement composés de Blancs du candidat républicain, John McCain. Seul le rituel politico-religieux préliminaire est identique : la prière du pasteur, puis l'hymne national chanté devant le public recueilli.
«On dirait Woodstock», s'extasie au micro le gouverneur démocrate de la Virginie, Tim Kaine, qui prédit le basculement de la Virginie lors de la présidentielle du 4 novembre. Le plus récent sondage accorde, dans cet Etat clé, 47 % des intentions de vote au ca