Une fois de plus, Sarkozy navigue trop vite et trop perso au goût d'Angela Merkel. Le nouvel activisme européen du président français sur fond de crise financière mondiale a ravivé les vieilles tensions entre deux dirigeants qui ne s'apprécient guère. Le chef d'Etat et la Chancelière doivent aujourd'hui même mettre leurs différends à plat, en marge du sommet Asie-Europe à Pékin. « Angela Merkel évoquera l'idée d'un gouvernement économique européen » et le fonds souverain français dont a parlé Sarkozy, assurait hier le porte-parole de la chancellerie.
« Le gouvernement allemand estime qu'en dehors des domaines de la sécurité intérieure et du maintien de l'ordre, les mesures de protection (de l'industrie) plus poussées ne sont pas nécessaires en Allemagne. Toute mesure visant à protéger des entreprises nationales de tentatives de rachat étrangères doivent être compatible avec les règles européennes du marché intérieur », assurait le porte-parole du gouvernement dès mardi. La chancelière est assurée sur ce point du soutien de la classe politique et de l'opinion allemande particulièrement hostiles à tout idée de nationalisations, expérience Est-allemande oblige.
« Sarkozy est un politicien de temps de crise. Les Européens devront supporter ça jusqu'à fin décembre », ironise le Süddeutsche Zeitung. « Les propositions de Sarkozy sont aussi dangereuses qu'exotiques