Ultime surenchère ou décision irrévocable ? Le parti ultraorthodoxe israélien Shass a annoncé, vendredi, son refus des conditions posées par Tzipi Livni pour participer au gouvernement qu’elle tente de constituer. La prudence reste toutefois de mise : ce mouvement ultraorthodoxe, qui lors de chaque transition gouvernementale se retrouve au centre de l’échiquier politique, est coutumier des revirements de dernière minute. Le Shass, est le troisième parti d’Israël avec 12 députés sur 120 au Parlement.
Jeudi, la nouvelle chef du parti Kadima, qui a succédé à Ehud Olmert, discrédité par une série d’affaires, s’est donnée jusqu’à dimanche pour parvenir à réunir une coalition. Faute de quoi, elle convoquera des élections anticipées début 2009. Sans attendre la fin de cet ultimatum, le Shass a opposé une fin de non-recevoir à celle qui espère être la première femme à diriger un gouvernement en Israël depuis Golda Meïr, dans les années 70.
Le Shass considère ne pas avoir obtenu satisfaction sur ses deux principales revendications pour entrer dans un gouvernement dirigé par Livni : le montant réclamé d’une augmentation des allocations familiales et une garantie que la question de Jérusalem-Est, annexée par Israël, ne sera pas négociée avec les Palestiniens.
«En théorie, Livni peut former un gouvernement minoritaire avec moins de 60 députés sur les 120 de la Knesset. Mais en pratique, cela lui sera très difficile», estime le politologue Gidéon Doron, cité par l'AFP. Mais selon lui