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«Je ne sais pas où je vais vivre»

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Géorgie. Réfugiés dans le camp de Gori, 20 000 Géorgiens ne peuvent rentrer en Ossétie du Sud.
publié le 25 octobre 2008 à 6h51
(mis à jour le 25 octobre 2008 à 6h51)

Certains peuvent rentrer chez eux, d’autres non. Dans l’un des camps de réfugiés de Gori, au centre de la Géorgie, Gouram, 47 ans, et sa vieille mère malade, ont vu, récemment, leurs voisins de tentes empaqueter leurs baluchons pour rentrer dans les villages «frontaliers» de l’Ossétie du Sud, évacués par l’armée russe conformément au plan Medvedev-Sarkozy. Mais eux, comme 20.000 Géorgiens originaires de la province d’Ossétie du Sud, n’ont guère de perspective de retour. Leur sort, de même que celui de plus de 200.000 réfugiés, chassés d’Abkhazie au début des années 90, aurait dû être discuté au cours des pourparlers internationaux qui se sont tenus à la mi-octobre à Genève. Mais ces discussions ont été reportées sine die. Leur seule chance de revoir un jour leurs villages serait que la communauté internationale pèse sérieusement sur la Russie pour qu’elle permette leur retour et assure leur sécurité.

«Deuxième fois». «Où est-ce que je vais vivre ? Franchement, je ne sais pas», grimace Gouram, tirant sur son pantalon trop court, pour dire qu'il ne sait pas non plus comment il va s'habiller, ni se nourrir, autrement que par l'aide humanitaire. «En Ossétie, j'avais ma maison, mon jardin, mes tomates, mes cochons, énumère-t-il, debout avec sa mère de 81 ans, devant sa petite tente, prêtée par l'ONU. En 1991, j'ai été chassé une première fois, de ma maison à Tskhinvali [la capitale de l'Ossétie du Sud, ndlr]. Je m'étais réfugié dans