Journée spéciale samedi pour le clan Pinochet : un de ses membres pourrait bien remporter pour la première fois une élection démocratique. Plus de 8 millions de Chiliens sont appelés à voter pour leurs maires et leurs conseillers municipaux dans 346 communes. Douze mille candidats se présentent, un chiffre record qui reflète davantage les divisions politiques que l’enthousiasme de la population : un tiers des Chiliens en âge de voter ne se sont pas inscrits sur les registres.
Poursuites. Parmi les candidats, Lucia Pinochet postule comme indépendante à un poste de conseillère municipale à Vitacura, une des communes les plus riches du pays. Deux ans après la mort de l'ex-dictateur Augusto Pinochet, sa fille aînée, souvent qualifiée de «préférée», a de bonnes chances de gagner, un grand nombre d'habitants de la commune ne cachant pas leur admiration pour «l'œuvre du général».
Oubliées les poursuites judiciaires dont elle fut l'objet il y a seulement un an pour fraude fiscale (544 000 euros) et falsification de documents publics, oubliée sa fuite avortée aux Etats-Unis pour échapper à sa mise en examen dans la même affaire… Lucia Pinochet promet de lutter contre la délinquance et pour les pauvres de la commune, où elle vit. «Ma mère, explique son fils et chef de campagne, Rodrigo Garcia, hésitait à se présenter, mais elle a cédé face à l'enthousiasme des gens. Plus de 60 000 Chiliens se sont recueillis sur le cercueil de mon grand-père il y a deux an