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Libération

L’ANC minée par les divisions

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par Albert HIRSCH
publié le 29 octobre 2008 à 6h51

«L'ANC régnera jusqu'au retour du Christ !» avait prédit Jacob Zuma, en mai 2008. Aujourd'hui, le président de l'ANC (African National Congress) a bien du mal à retenir ses ouailles, qui partent par centaines. La colère gronde depuis le départ humiliant de Thabo Mbeki, le 21 septembre. L'ex-chef d'Etat reste, pour le moment, dans l'ombre : la fronde est dirigée par l'ex-ministre de la Défense, Mosiuoa Lekota, son adjoint Mluleki George et l'ex-gouverneur de la province de Gauteng (Johannesburg-Pretoria), Mbhazima Shilowa. Tous ont démissionné en solidarité avec Mbeki. Selon la presse locale, 50 députés seraient prêts à faire défection.

«Chiens». Les rebelles ont convoqué une «convention nationale» au sein de l'ANC, le 2 novembre, et annoncé la création d'un nouveau parti, le 16 décembre. Lekota a de l'expérience : il y a près de trente ans, il a été l'un des fondateurs du «Front démocratique uni», un mouvement de masse contre le régime d'apartheid.

Selon les rebelles, la démocratie sud-africaine est en danger. Ils reprochent à Zuma de ne pas avoir respecté l'une des valeurs cardinales de l'ANC, le «non-racialisme», en faisant imprimer des tee-shirts à son effigie, avec la mention «100 % Zulu boy» (les Zoulous ont été marginalisés au sein de l'ANC, dominée par les Xhosas, l'ethnie de Mandela et Mbeki). Autre condamnation : les appels à la violence des partisans de Zuma si leur «patron» était jugé pour corruption. «Le principe de l'égalité d