L' «Américain» n’est plus un crétin, il faut oser le dire. Pour avoir couvert la campagne de réélection de Bush il y a quatre ans (1) j’avais vu comment le cocktail débilitant «mariage gay-avortement-famille-religion-terrorisme» agité dans le chaudron dit «bouillon de valeurs morales» avait fait basculer des Etats entiers dans la besace de W.
L'Américain, le «vrai», selon la mythologie conservatrice, est blanc, en famille, patriote, extrêmement religieux, déteste le socialisme, le communisme, les gens d'ailleurs, et payer des impôts. Il est tellement naïf qu'il croit sauver l'Amérique en attaquant l'Irak, et, de toute façon, il est investi d'une mission : promouvoir son modèle aux autres peuples (sans leur demander leur avis). Cet Américain, s'il a existé, n'existe plus. C'est la terrible découverte que viennent de faire McCain et le camp républicain. Et la super-bonne nouvelle pour l'Amérique et le reste du monde. A J - 5, la situation est devenue limpide. Obama va gagner parce que l'Amérique à laquelle s'adressent McCain et Palin n'entend plus leurs discours. L'Américain blanc - celui que McCain appelle Joe-le-Plombier ou que Palin appelle Joe-le-buveur-de-bières - ne marche plus dans les mensonges. Il a vu la guerre en Irak, il subit la crise, alors les envolées républicaines sur l'avortement, les impôts ou la victoire américaine en Irak ne le touchent plus. Le dernier sondage montre que la moitié des hommes blancs va voter démocrate. Pour la première fois depuis trente an