Son nom est John Potak, mais à Allentown, on l'appelle «le non-conformiste». A 50 ans, il s'habille en beatnik, avec un bandana rouge ceint autour du front. A la boutonnière, il porte un pin's «Lutte des classes» et un autre «Pas de guerre pour le pétrole». Il se surnomme lui-même «John le communiste» et appelle à voter Ralph Nader à la présidentielle, mais ne vote pas car il ne «croit pas dans le système». Barack Obama ? «Les gens pensent qu'il va changer les choses mais c'est pas vrai.» Quand John parle du gouvernement, il dit «ils». «Ils pourraient réimposer la conscription si Obama est élu, et le fait est qu'on ne pourrait pas protester car ils nous traiteraient de racistes.» Il n'appartient pas à la National Rifle Association (NRA, le lobby des armes à feu) mais la soutient, car il possède des fusils et entend bien les garder. «C'est un mode de vie en Pennsylvanie. Quand on a 12 ou 13 ans, on se promène en forêt et on chasse les écureuils ou les lapins avec un 22 long rifle.» L'autre raison pour laquelle «John the commie» plaide pour le port d'armes : si un jour «les républicains et les racistes du Ku Klux Klan» veulent prendre le pouvoir «il faudra se défendre»…
«Tabasser». Nous faisons sa connaissance lors de la parade de Halloween. Un long défilé dans lequel se croisent plusieurs orchestres scolaires, des partisans noirs d'Obama brandissant une marionnette géante à l'effigie de le