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Libération

L’est du Congo livré à lui-même

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Conflit. Goma est à la merci des rebelles. Les Casques bleus sont débordés.
Une patrouille de l'ONU mardi à Goma. (REUTERS)
publié le 31 octobre 2008 à 6h51

Depuis les portes de Goma, principale ville du Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), le général rebelle Laurent Nkunda toise la communauté internationale. Une fois de plus, celle-ci affiche son impuissance au cœur de l’Afrique des Grands Lacs, une région où la violence n’a jamais cessé depuis le génocide au Rwanda commis en 1994. Les rebelles, des Congolais tutsis soutenus activement par le Rwanda voisin, campent à quelques kilomètres de la ville, qu’ils tiennent à leur merci. Mercredi, le général Nkunda, dominateur, a décrété un cessez-le-feu unilatéral, respecté hier (lire ci-dessous). Fuyant l’avancée irrésistible des rebelles, les forces gouvernementales de Kinshasa avaient auparavant abandonné la ville à ses habitants, et aux 800 Casques bleus présents sur place, apparemment très discrets.

Non contrainte. Hier, le chef rebelle n'a pas caché le peu de considération qu'il porte aux troupes de l'ONU : les Casques bleus «sont incapables d'assurer la sécurité de la population de Goma, donc comment pourraient-ils m'interdire d'aller là-bas ? Ils ne m'en empêcheront pas, je peux aller partout au Congo», a-t-il déclaré. Plus tard dans la soirée, il menaçait d'entrer dans la ville.

De fait, la dernière crise en date au Nord-Kivu marque les limites, pour ne pas dire la faillite, de la Monuc (Mission des Nations unies au Congo), dont le commandant, un général espagnol, a démissionné en pleine tourmente, trois semaines après sa prise de fon