Les images des télévisions indiennes sont insoutenables. Des cadavres gisent au milieu de la route tandis que des policiers extraient des corps des véhicules calcinés. En quelques minutes, une douzaine de bombes ont explosé dans l’Etat de l’Assam, dans l’extrême nord-est de l’Inde, dont cinq au cœur de Guwahati, la capitale où un couvre-feu a été imposé. Le bilan est lourd : au moins 68 personnes ont été tuées et 335 blessées, dont 75 étaient dans un état critique, hier soir.
Les engins explosifs de forte puissance étaient disséminés près des marchés populaires très fréquentés et également à proximité d’établissements publics comme la Cour de justice de Guwahati et la résidence du ministre en charge de la région de l’Assam, Tarun Goroi.
Les autorités locales ont immédiatement accusé le Front uni de libération de l’Assam (Fula). Selon elles, une opération d’une telle envergure et aussi bien synchronisée ne peut provenir que de l’organisation séparatiste créée en 1979 et dont l’insurrection aux côtés d’autres insurgés a causé la mort d’au moins 10 000 personnes depuis vingt ans.
Déjà, en janvier 2007, un attentat attribué au Fula avait fait 62 morts parmi des immigrés parlant l'hindi. Hier, le Fula a toutefois indiqué n'être en «aucune manière impliqué dans ces explosions».
Coincées entre la Chine, le Bangladesh, le Bhoutan et la Birmanie, les 7 provinces du Nord-Est forment une enclave dont les aspirations sécessionnistes remontent avant même que l’Inde n’accède à l’indépe