Depuis la chute de Mobutu en 1997, l’ex-Zaïre, rebaptisé depuis lors république démocratique du Congo (RDC), vit dans un état d’instabilité permanent. D’après les estimations des ONG, ce conflit est vraisemblablement le plus meurtrier depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale : entre trois et quatre millions de personnes seraient mortes du fait de la violence ou des conséquences de la guerre (maladies, malnutrition, etc). La région du Kivu, dans l’est du pays, est le principal foyer de tensions.
Quelles sont les racines du conflit dans l’est du Congo ?
Riche en minerais de toutes sortes et très hétérogène sur le plan démographique, la région du Kivu a été fortement déstabilisée par l’onde de choc du génocide commis au Rwanda voisin, en 1994, par le régime hutu alors au pouvoir à Kigali. Vaincus militairement et pourchassés par les rebelles tutsis de Paul Kagame, des centaines de milliers de Hutus se réfugient au Zaïre du maréchal Mobutu. En 1996, pour mettre un terme aux raids lancés par les ex-génocidaires à partir du territoire congolais, le nouveau régime de Kigali, dominé par les Tutsis, parraine et encadre la rébellion congolaise dirigée par Laurent-Désiré Kabila. En mai 1997, ce dernier prend le pouvoir à Kinshasa. Mais un an plus tard, il rompt avec ses parrains rwandais, devenus trop envahissants à son goût. Bousculé, il fait appel à l’Angola et reçoit le soutien militaire de plusieurs pays de la région, inquiets de voir le Rwanda, mais aussi l’Ouganda, mettre la main sur les richesses de la RDC. Se déroule alors sur le so