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La laborieuse conquête des ouvriers

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une semaine à allentown (6/6). Derniers jours avant le vote, vus de cette ville de Pennsylvanie.
publié le 1er novembre 2008 à 6h51
(mis à jour le 1er novembre 2008 à 6h51)

Sous un ciel cobalt, les énormes Mack, ces monstres chromés qui parcourent les lignes de fuite des autoroutes américaines brillent au soleil. Dans les immenses parkings, les poids lourds écrasent la petite usine d’Allentown, l’une des dernières du pays à encore fabriquer des camions dans cette vieille vallée industrielle qui a connu des jours meilleurs. Ouvrier chez Mack, une filiale de Volvo, après avoir appartenu à Renault, c’est un job comme on n’en fait plus dans l’industrie américaine. Bien payé, dans les 50 000 dollars (40 000 euros annuels), avec sécurité sociale, plan de santé et retraite, des vacances et de quoi payer les études des enfants. Chaque ouvrier a son pick-up et sa maison où, ce vendredi, les drapeaux américains flottent au-dessus des sorcières et citrouilles d’Halloween.

«Big business». Mais c'est aussi un job qui est menacé. Les services administratifs de Mack vont être délocalisés l'an prochain en Caroline du Sud. Les ventes sont en chute libre depuis des années, encore aggravée ces derniers mois par la crise dans le bâtiment et les transports. Allentown vit au rythme des marchés perdus ou gagnés comme le contrat remporté la semaine dernière auprès de l'armée américaine, et qui faisait la une du journal local, le Morning Call. «C'est un défi pour notre syndicat, explique Ed Baluskas, le président du syndicat local des United Automobile Workers. Mais c'est aussi un défi pour notre pays, c'est pourquoi je crois à Oba