Pour la première fois depuis vingt-trois ans, Muammar Kadhafi est de retour à Moscou pour une visite de trois jours. Comme lors de son passage à Paris, en décembre 2007, il a exigé - et obtenu - de pouvoir planter sa tente de bédouin au cœur du Kremlin, une question qui a fait l’objet d’intenses tractations.
Centrale nucléaire. Plus sérieusement, il sera beaucoup question de ventes d'armes russes à Tripoli, d'une centrale nucléaire et de développer les liens anciens dans le domaine de la coopération militaire. Selon l'agence Interfax, la Libye pourrait acheter pour plus d'1,5 milliard d'euros de matériel militaire.
Toujours selon Interfax, qui cite des sources du complexe militaro-industriel russe, le régime libyen cherche à acheter des dizaines d'hélicoptères, 50 chars T-90, des missiles sol-air S-300 et TOR-M1 et des chasseurs MIG-29 et Sukhoï-30. Moscou veut signer des contrats dans le domaine de l'énergie et Gazprom aimerait participer à la construction d'un gazoduc reliant la Libye à l'Europe - dont la production atteindrait 3 milliards de m3 par jour vers 2010.
Ce qui donne à cette visite un relent de guerre froide, c'est une information du quotidien Kommersant, citant une source au Kremlin, indiquant que la Libye est «prête à héberger une base navale russe dans le port de Benghazi». «La présence militaire russe sera une garantie de non-agression de la Libye de la part des Etats-Unis qui ne se pressent pas d'étreindre le colonel Kadhafi,