Depuis sa mise en route en février 2007, le Transantiago est une catastrophe pour les usagers des transports de la capitale chilienne. Mais ce plan de circulation urbaine est aussi le pire cauchemar de la Présidente, Michelle Bachelet, et de son gouvernement, coupables de l'avoir lancé. Il déstabilise même sa coalition de centre-gauche, la Concertación, au pouvoir depuis dix-huit ans, soit depuis la fin de la dictature (1973-1990). «A tel point, souligne Oscar Godoy, professeur de sciences politiques, que le pays pourrait basculer à droite lors de l'élection présidentielle l'an prochain.» Une droite qui n'a plus gagné cette élection depuis cinquante ans. A l'Assemblée une commission doit commencer aujourd'hui à enquêter sur le financement du Transantiago et les débats s'annoncent houleux.
Le nouveau schéma de transports devait symboliser la modernité. Avant lui, une horde de bus jaunes en fin de vie traversait la capitale dans une course effrénée, provoquant pollution et accidents. Le Transantiago a tout réorganisé, des entreprises aux lignes de bus en passant par la carte «Bip !», avec paiement magnétique. Le passager ne réalise plus son trajet dans un seul bus. Il change et prend le métro.
Entassement. Seulement, les bévues, autant dans sa conception que dans sa mise en marche, se multiplient. Le Transantiago représente depuis un an et demi un enfer pour 5 millions de Chiliens. Des bus et des rames de métro surchargés allant jusqu'à l'entassement record,