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Libération

Emeutes kurdes sur le passage d’Erdogan

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publié le 3 novembre 2008 à 6h51

De violents affrontements ont opposé samedi et dimanche la police à des centaines de Kurdes qui protestaient contre une visite du Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, dans l’est de la Turquie, région à majorité kurde.

Les Kurdes sont de plus en plus mécontents de l’intensification des opérations de l’armée contre les rebelles et des mauvais traitements que subit, selon eux, dans sa prison, le leader de la rébellion, Abdullah Öcalan, condamné à la détention à vie.

Les manifestants étaient pour l'essentiel des sympathisants du principal parti kurde, le DTP (Parti de la société démocratique), qui est l'objet d'une procédure d'interdiction devant la Cour constitutionnelle, accusé d'être la vitrine politique de la rébellion. «Je visite et je visiterai chaque centimètre de ce pays», a martelé le Premier ministre et leader de l'AKP, parti issu du mouvement islamiste, qui inaugurait dans la ville de Van des logements sociaux.

Il a accusé les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit) d’être à l’origine des troubles, considérant les investissements publics dans cette région pauvre comme une menace pour le soutien de la population locale à leur cause. Un attentat à la bombe a par ailleurs détruit les locaux de l’AKP dans la ville d’Hakkari où il devait se rendre dimanche. La rébellion kurde mène depuis vingt-quatre ans des actions armées pour obtenir l’autonomie de l’est et du sud-est de la Turquie, régions principalement peuplées de Kurdes. Le conflit