Vingt-quatre heures après avoir déclaré qu'il tuerait, à partir de ce soir, les dix otages qu'il détient, le groupe armé des Bakassi Freedom Fighters (BFF) a changé de discours. Il se dit désormais prêt à garder «très longtemps» ses dix prisonniers (dont six Français) employés par Bourbon, un sous-traitant de Total, tant que des négociations avec le gouvernement camerounais ne sont pas ouvertes.
Ce revirement a été accueilli avec soulagement par les autorités françaises, qui restent cependant circonspectes. «On était prudent sur la réalité de ces revendications hier [vendredi, ndlr], on reste prudent aujourd'hui», a déclaré samedi le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.
«Désarroi». Pour le journaliste camerounais Denis Nkwebo, un des rares connaisseurs des groupes armés qui opèrent dans la péninsule de Bakassi, une zone de mangrove potentiellement riche en pétrole, il ne faut pas attendre un discours cohérent de la part des BFF et des autres groupuscules, tous membres d'un même mouvement rebelle nigérian, le Conseil de sécurité et de défense du delta du Niger (NDDSC). «Aucun de ces mouvements n'a en réalité de revendication politique, contrairement à ce que certains de leurs membres ont déclaré ces jours-ci à la presse occidentale, explique-t-il. Mais ils s'appuient sur le désarroi des populations de Bakassi, particulièrement déshéritées, pour obtenir des fonds.»
Braquage. Les BFF, d'origine nigérian