Les sondages sont fiables… en général. «En 2004, presque tous les instituts ont prévu la victoire de Bush et la moyenne des sondages était exacte à quelques dixièmes de pourcentage de points», rappelle Scott Keeter, le directeur des enquêtes d'opinion du Pew Research Center. Mais pendant les primaires du New Hampshire, presque tous les sondages prédisaient la victoire d'Obama avec huit points d'avance en moyenne… et c'est Hillary Clinton qui la emporté. Etait-ce «l'effet Tom Bradley» - comme l'ont appelé les spécialistes -, qui avait conduit les Californiens à voter contre ce candidat noir au poste de gouverneur en 1982 alors qu'ils affirmaient l'inverse aux sondeurs ? Non, pense Scott Keeter, pour qui l'effet Bradley s'est totalement estompé dans les années 90. Il en veut pour preuve l'exactitude des sondages prévisionnels de six récentes élections opposant des candidats blancs et noirs. «Je ne crois pas que les gens mentent aux sondeurs.Par contre, il est possible que les sondages sous-estiment dans leurs échantillons le nombre de personnes intolérantes, qui sont plus difficiles à contacter que les autres», juge de son côté Andrew Kohut, le directeur du Pew Research Center.
Erreur. Il y a aussi «l'effet Thomas Dewey», du nom du candidat que tous les sondages donnaient largement gagnant contre le démocrate Harry Truman en novembre 1948. La même erreur pourrait fort bien se reproduire dans la présidentielle de demain - et pour des r