Après une campagne de vingt et un mois, exténuante et pleine de rebondissements, Barack Obama est aujourd’hui à la porte de la Maison Blanche. Les foules se pressent dans ses meetings, 20 000, 40 000, près de 100 000 personnes même ; de longues files d’électeurs très motivés se forment devant les bureaux de vote ouverts par anticipation dans certains Etats. On voit partout, ces derniers jours, les fruits d’une campagne impeccablement organisée qui a su mobiliser une énergie que l’on n’avait pas vue du côté démocrate depuis des lustres. Le 4 novembre, on verra finalement la carte électorale des Etats-Unis se colorier en rouge et en bleu… et il y aura un gagnant. Mais l’enjeu de cette élection n’est pas une simple alternance : ce que l’on sait déjà, c’est que les années Reagan sont arrivées à leur terme, l’Amérique est à nouveau à la recherche de son destin.
Ronald Reagan reste aujourd’hui, aux Etats-Unis, un président très populaire, ses obsèques nationales en 2004 en ont été la preuve. Il a su redonner confiance à un pays déstabilisé, il a vaincu le communisme, il a réformé l’Etat - providence, il a baissé les impôts, il s’est gardé, contrairement à ce que l’on croit en Europe, de positions idéologiques extrêmes ; il avait par exemple engagé des discussions directes avec Mikhaïl Gorbatchev et il avait aussi été le premier président à recevoir un couple homosexuel à la Maison Blanche. Barack Obama avait lui-même créé une certaine surprise au début de cette année en affirmant q