La vie est dure en Amérique. Des millions de propriétaires expulsés de leur maison. Des millions d'Américains ne payant plus leur facture d'électricité. Des millions d'autres devant choisir entre les médicaments et le remboursement des emprunts. Cette campagne s'est jouée, surtout dans les derniers mois, sur fond de désastre économique qui touche de plus en plus de citoyens. C'est sur cette crise qu'Obama a bâti sa victoire annoncée, proposant «le changement auquel on peut croire». L'un de ses soutiens les plus éclatants, Bruce Springsteen, l'expliquait encore dimanche dans l'Ohio lors d'un des derniers meetings de la campagne : «J'ai toujours chanté les ouvriers américains et je crois que c'est Obama qui connaît le mieux le grand écart entre le rêve américain et les réalités.»
«Appel inconnu». Ces réalités, les républicains - Bush bien sûr, mais aussi McCain et Palin - ont toujours voulu les nier. L'élection d'aujourd'hui apparaît comme le procès d'une politique qui a littéralement ruiné les classes moyennes, fondement du consensus américain. En vingt ans, le revenu des 0,5 % les plus riches a triplé. Celui de la moitié de la population la plus pauvre n'a pas changé. La crise à Wall Street - dans un pays où tout le monde ou presque est actionnaire - puis la crise de l'économie réelle ont convaincu les Américains à près de 90 % que «leur pays allait dans la mauvaise direction». C'est lorsque la crise s'est installée que le sénateur de l'Illinois a