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Portrait

McCain, l’impulsif

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Obligé de rallier les courants opposés au sein de son propre camp, le candidat républicain a multiplié les changements de stratégies lors de la campagne et a fini par brouiller son image.
Le 31 octobre en Ohio. (REUTERS)
publié le 4 novembre 2008 à 6h51
(mis à jour le 4 novembre 2008 à 6h51)

Pour les républicains, John McCain fut dès le départ un choix par défaut, mais le seul réaliste pour le parti. Pendant les primaires déjà, Fergus Cullen, président du Parti républicain du New Hampshire, confiait que «le parti se fait à l'idée que notre nominé sera le deuxième choix de la majorité des électeurs républicains». Ce nominé passerait en plus les premiers mois de sa campagne à recoller les morceaux d'un parti laminé après sept ans de bushisme.

«McCain est le seul qui peut gagner en novembre dans cet environnement», pensait alors un consultant républicain à New York. Grâce à son image de franc-tireur, apprécié par les indépendants et les républicains modérés, John McCain promettait de pouvoir retenir le centre de l'échiquier politique. Au sein du parti, on se dit que les conservateurs chrétiens finiront de toute façon par se rallier à ce candidat même s'il avait traité deux leaders évangéliques d'«agents d'intolérance».

Absent. Sa campagne démarre pourtant mal. Au printemps, il ne profite pas de la guerre fratricide entre Hillary Clinton et Barack Obama. Pendant des mois, il est absent ou presque des radars médiatiques. Son tour de la pauvreté dans le Sud est un flop. Ses meetings n'attirent pas les foules. Son insistance à ne parler que d'Irak et de sécurité nationale ne fait plus mouche alors que l'économie est la préoccupation majeure des Américains. La presse évoque déjà des tensions au sein de son équipe. Lorsque son ri