C'est un grand classique des conflits qui s'éternisent, au Congo comme ailleurs. Au fil des ans, Laurent Nkunda, le rebelle congolais d'origine tutsie, formé à l'école rwandaise de Paul Kagame au début des années 90, est devenu chef de guerre dans le Kivu, dans l'est de la république démocratique du Congo (RDC). Désormais, fort de ses succès militaires répétés sur une armée gouvernementale en capilotade, il aspire à jouer les premiers rôles sur la scène nationale. «Son arrogance est sa principale faiblesse», confie un observateur étranger qui le connaît bien.
Ou peut-être aussi sa principale force. Très croyant, ce quadragénaire longiligne, aux yeux cerclés par de fines lunettes, ne doute pas. Ni de sa valeur ni de la justesse de son combat. Jusqu'ici, il affirmait lutter pour la sécurité des Congolais tutsis, menacés par les anciens génocidaires hutus incrustés au Kivu, avec la bénédiction de Kinshasa. Aujourd'hui, il dénonce l'incurie des autorités, la corruption, l'opacité des contrats miniers signés avec la Chine… A défaut d'aller mettre de l'ordre dans la mégapole tentaculaire de Kinshasa, il espère «trôner dans le Kivu», estime un diplomate occidental.
Rodomontades. Depuis une semaine, ses hommes campent dans les faubourgs de Goma, la «capitale» du Nord-Kivu, désertée par les troupes de Kinshasa et très discrètement patrouillée par les 800 Casques bleus de la Monuc (Mission des Nations unies au Congo). Laurent Nkunda a décrété un cessez